Lise Desvallées

Biographie

Lise Desvallées, géographe, membre du Laboratoire Passages (Université de Pau et des Pays de l’Adour, CNRS) et chercheur associé du laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés (Université Paris Est, École des Ponts ParisTech, CNRS).

Normalienne et agrégée de géographie, je m’intéresse aux trajectoires de transition vers des sociétés décarbonées, en prenant pour focale leur prise en compte des populations précaires. Je suis actuellement titulaire d’une chaire junior à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour portant sur cet objet de recherche (période 2021-2024). Son objectif est d’estimer, voire de prédire les impacts de la transition énergétique sur les ménages les plus précaires. Je propose pour cela une approche géographique des communes le long d’un transect reliant Pau à Bordeaux, en passant par différentes morphologies urbaines. Le projet est structuré par trois axes de recherche: les pratiques des ménages, les politiques publiques, et en phase finale l’élaboration d’une typologie du potentiel de transition vers des modes d’habiter et de déplacement décarbonnés dans les collectivités locales.

En juillet 2019, j’ai soutenu ma thèse intitulée « Problématisation, politisation et mesures de résorption des vulnérabilités énergétiques : Entre droit à l’énergie et contrôle des pratiques des pauvres à Porto et à Barcelone  » au laboratoire LATTS. Je me suis appuyée sur un cadre théorique d’Urban Political ecology

Distinctions

Obtention du prix de thèse UPE 2020 pour l’école doctorale Ville, Transports et Territoires

Obtention du prix de thèse de l’École des Ponts 2020

Recherche doctorale: Problématisation, politisation et mesures de résorption des vulnérabilités énergétiques : Entre droit à l’énergie et contrôle des pratiques des pauvres à Porto et à Barcelone

Thèse soutenue le 3 juillet 2019: Problématisation, politisation et mesures de résorption des vulnérabilités énergétiques : Entre droit à l’énergie et contrôle des pratiques des pauvres à Porto et à Barcelone sous la direction d’Olivier Coutad, et le co-encadrement de Jonathan Rutherford

Résumé 50 millions d’Européens rencontrent des difficultés financières pour se chauffer, cuisiner ou éclairer leur logement. Les ménages qui se privent de ces services faute de revenus suffisants, qui consacrent une part importante de leurs budgets à ce poste de dépense, sont en situation de vulnérabilité énergétique. La législation européenne requiert des États membres qu’ils établissent des politiques de mesure et de résorption du problème. Cet objectif est complexe parce que la vulnérabilité énergétique est au croisement d’un ensemble de facteurs saisis par des politiques sectorielles distinctes : le prix de l’énergie, l’efficacité énergétique des logements, les aides sociales.

Cette thèse pose la question des conditions d’émergence du problème des vulnérabilités énergétiques dans les agendas publics nationaux et locaux en mobilisant une approche d’Urban political ecology. L’enquête comparative est menée dans deux villes (Porto et Barcelone) où l’enjeu est important et traité de manières distinctes. Notre analyse propose d’étudier les facteurs qui se combinent pour créer des situations de vulnérabilité, et les faire émerger comme un problème public. Elle s’intéresse à la fois aux législations, aux innovations locales et au traitement médiatique du problème. Nous confrontons ces formes d’action collective avec une étude des conditions concrètes de vulnérabilité énergétique vécues par des ménages précaires accompagnés par l’assistance sociale et par des associations caritatives.

Le principal résultat de la thèse est que les situations de vulnérabilités énergétiques sont politisées, ce qui implique à la fois de nouveaux acteurs et des acteurs traditionnels de la gouvernance de l’énergie et se traduit par deux types de réponses. Nous montrons aussi comment la militance de collectifs associatifs fait émerger un droit à l’énergie, qui n’est pas inscrit dans la législation nationale et qui, sous la pression de nouveaux mouvements sociaux, devient un impératif pour les collectivités locales. Nous montrons enfin la diffusion d’un modèle d’interventions auprès de ménages qui vise à réduire les consommations pour diminuer le montant des factures et limiter le nombre d’impayés d’énergie. Ce modèle expérimental et peu onéreux rencontre les intérêts d’organisations issues de la société civile, de collectivités locales, de fournisseurs d’énergie même s’il représente pour les ménages vulnérables une prolongation de leurs efforts de réduction de leurs factures d’énergie.

Mots-clés: vulnérabilités énergétiques, pauvreté énergétique, Urban political ecology, transition énergétique urbaine, Espagne, Portugal

Publications

Desvallées, L., Coutard, O., Rutherford, J., 2020. The politics of domestic energy vulnerability in the Barcelona region, between deconfinement and reconfinement. Geoforum, Vol. 116, Novembre 2020, Pages 201-210. Disponible sur: https://doi.org/10.1016/j.geoforum.2020.08.009

Desvallées, L., 2016, “Mais il ne fait pas froid au Portugal !”: comment une forme de pauvreté politiquement invisible affecte les ménages de Porto, Instituto de Sociologia Working Papers, 3e série, n°10.

Desvallées, L., 2014, Quand les réseaux de pro et d’anti-REDD construisent un outil de gouvernementalité environnementale : in X. Arnauld de Sartre, M. Castro-Larrañaga, S. Dufour, J. Oszwald (dir.), Political ecology des services écosystémiques, Bern, P.I.E. Peter Lang, p. Sous presse.

Desvallées L., 2014, La notion de services écosystémiques et ses applications. Examen critique et interdisciplinaire, compte-rendu de l’École thématique de Saint-Martin-de-Londres les 10-14 juin 2013. Nature, sciences, sociétés, 22, 142-149.

Communications

Desvallées, L., 2016, “Cold as a private matter: an urban political ecology of domestic energy deprivation in Porto”, In RGS-IBG conference, session “Beyond the triad, exploring the drivers of domestic energy deprivation” Londres, 29 Août-3 Septembre 2016.

Desvallées, L., 2016, “An urban political ecology approach of domestic energy deprivation situations in Portugal and Catalonia” In Pan-European early career research symposium on energy poverty, Manchester, 20 Septembre 2016.

Desvallées, L., 2016, “Energy poverty “coming out”: exploring the social consequences of Spanish and Portuguese energy transition policies, In International Conference of the European Network of Political Ecology (ENTITLE). Stockholm, 20-24 Mars 2016.

Desvallées, L. 2014. “NGOs networked responses to a global forest protection scheme (Reduction of emissions from deforestation and forest degradation, REDD+)”, In Annual Conference of the association of American geographers, session « Networks of environmental governance », organisée par Deborah Cheng. Tampa.

Actions de diffusion de la recherche

Le 9 novembre 2018, présentation à la formation « Energies d’aujourd’hui et de demain offre de formation 2018-2019 de la maison pour la science en aquitaine – 1 ère session » sur les sujet « les collectivités locales dans la transition énergétique ».

Desvallées, L., 2018, Espagne, haute tension sur les factures électriques, entretien paru 28 Avril 2018 sur la chaîne Arte dans le magazine d’information Vox Populi. Disponible sur : https://www.arte.tv/fr/videos/078527-001-A/vox-pop/

Desvallées, L., 2016, Estudi estadístic sobre la pobreza energetica i l’aigua a Barcelona, Présentation en partenariat avec l’association Habitat3 lors du Congrès Catalan sur la pauvreté énergétique tenu à Sabadell du 4 au 6 Novembre.

Desvallées, L., 2016, Saúde, eficiência e direito à energía : pistas para uma mobilização. Monde Diplomatique, Édition portugaise.

Desvallées L., Tabarly S., 2010, Quelles équités pour l’approvisionnement en eau des populations au Maroc ? L’exemple des fontaines à Marrakech, Géoconfluences. http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/breves/2011-2/1.html

Liens vers Researchgate

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https://www.researchgate.net/profile/Lise_Desvallees

Publications

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