Florent Castagnino

Biographie

Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux (2011), Florent Castagnino a poursuivi ses études par un Master 2 à l’Ecole Normale Supérieure de Paris et à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (2012). Il a rejoint le LATTS en octobre 2012 avec un contrat doctoral d’Université Paris-Est.

Thèse

Les chemins de faire de la surveillance.
Une sociologie des dispositifs de sécurité et de sûreté ferroviaires en France.

Sous la direction de Valérie November, directrice de recherche au CNRS.

Résumé 

La thèse étudie des dispositifs de surveillance dans deux domaines différents du milieu ferroviaire : la prévention des accidents (sécurité) et la prévention de la délinquance (sûreté). Croiser ces deux objets de nature a priori différente, permet de s’émanciper d’un certain courant des surveillance studies – très marqué par la métaphore du panoptique de Foucault – et d’un certain catastrophisme des sciences sociales du risque. Prenant comme prisme d’entrée les pratiques de surveillance, l’enquête a principalement été menée auprès de la Direction de la Sécurité et la Direction de la Sûreté de la SNCF.
Dans un premier temps, la thèse retrace l’histoire des « problématisations » des enjeux de sécurité et de sûreté, en s’interrogeant sur le lien entre la formalisation d’un problème et les solutions qui y sont apportées. Si la sécurité et la sûreté furent gérées de facto par un même système disciplinaire au début du chemin de fer, la gestion de la sûreté s’autonomise après la première guerre mondiale. Les deux sujets évoluent parallèlement, la sécurité étant considérée comme un problème d’entreprise, la sûreté comme un problème de société. A partir des années 1990, on assiste à une professionnalisation de la sûreté, que la direction souhaite traiter de plus en plus comme un problème d’entreprise, en cherchant à l’ « endogénéiser ».

Dans un second mouvement, la thèse fait émerger des logiques d’action similaires dans les pratiques de surveillance entre sécurité et sûreté, et ce dans plusieurs activités : détection des incidents, implication des non-professionnels, prévention situationnelle, normalisation via l’établissement de bases de données. La thèse montre ainsi qu’il y a une “mise en risque” de la sûreté : cette dernière tend à être traitée non plus comme une incertitude mais comme un risque, soit comme un problème quantifiable et prévisible. Pour ce faire, les professionnels de la sûreté s’inspirent en partie des méthodes de la sécurité de l’exploitation ferroviaire, cœur de métier historique de la SNCF.

Dans un dernier temps, la thèse explore les implications et mises à l’épreuve d’un tel rapprochement des façons de faire et de penser. Au niveau organisationnel tout d’abord : l’ouverture à la concurrence du secteur ferroviaire et les récentes réformes du groupe SNCF poussent les acteurs à redéfinir les périmètres de la sécurité et de la sûreté. Au niveau des pratiques ensuite : lorsque des problèmes font fi des catégories de risque (de nombreux incidents de sûreté ayant des conséquences importantes sur la sécurité et inversement) ; lors de crises graves (accidents, attentats) : comprendre la sûreté comme risque trouve par exemple ses limites dans les récentes tentatives de lutte-antiterroriste, en préconisant des mesures situationnelles qui peinent à gérer un phénomène à la spatio-temporalité beaucoup plus large.

 

Mots clefs : surveillance, risque, sécurité, sûreté, Dispositif, accident, délinquance

Activités scientifiques

Publications dans des revues à comité de lecture

 

«Critique des surveillance studies. Eléments pour une sociologie de la surveillance », Déviance & Société, n° spécial 2018-1, (à paraître).
Article lauréat du Concours de jeunes chercheurs 2017 pour les quarante ans de la revue Déviance & Société.

« Surveiller par les bases de données : construction et gestion des faits de sécurité et de sûreté dans le milieu ferroviaire », Sociologie du travail, vol. 58 (3), 2016, p. 273-295.
Article lauréat du prix Jeune Auteur 2015 de la revue Sociologie du travail

 « Séparer pour mieux surveiller. Spatialité des risques et pratiques de surveillance en Gare du Nord », Flux, 2016/1, n°103-104, pp. 44-56. 

Communications (sélection)

“Critique et sociologie de la surveillance”, XXe Congrès de l’Association Internationale de Sociologues de Langue Française – GT08 Déviance et criminologie, 4-8 Juillet 2016, Montréal, Canada.

“Du crachat à l’attentat”. La construction statistique du fait de sûreté en milieu ferroviaire  », Congrès de l’Association Française de Sociologie – RT3 Normes, déviances et réactions sociales, Juillet 2015, Paris, France.

“Savoirs techniques et cognitifs des acteurs de la sécurité en gare SNCF. Apports des STS dans les études de surveillance”. Congrès de l’Association Française de Sociologie – RT29 Sciences et techniques en société, Septembre 2013, Nantes, France.

Responsabilités

Co-animateur de l’axe de recherche « Risques urbains et environnements » au sein du LATTS, avec Laurence Créton-Cazanave et Valérie November (2015-2016)

Co-animateur de l’axe de recherche « Infrastructures Numériques » au sein du LATTS, avec Valérie November et Pascal Ughetto (2013-2015)

Représentant des doctorants au Conseil de l’Ecole Doctorale VTT (2012-2014)

Publication presse

« Terrorisme : ne plus se concentrer sur l’ici et le maintenant »,
Le Monde, 6 janvier 2016.

Activités d'enseignement

ATER à l’UPEM (2016-2017) :

  • Espaces et société, (2 x 24h).
    TD de 1ère année de licence sociologie/histoire/géographie
  • Sociologie urbaine, (24h).
    TD de 2ème année de licence de sociologie
  • Sociologie de la modernité, (24h).
    TD de 3ème année de licence de sociologie

Monitorat (2014-2015) :

  • Les phénomènes sociaux, à l’UPEM, (2 x 24h).
    TD de 1ère année de licence sociologie/histoire/géographie
  • Sociologie de la modernité, à l’UPEM (24h).
    TD de 3ème année de licence de sociologie

 Vacations (2012-2014)

  • Sciences, Techniques, Controverse, à l’ENPC, (2 x 39h).
    Cours de 1ère année du Département de Sciences humaines et sociales
  • Introduction à la sociologie et initiation à la démarche de recherche, à l’IFSI de Marne-la-Vallée (UPEM), (2 x 20h).
    Cours de 2ème année pour la préparation d’un mémoire de recherche

Les commentaires sont clos.