Paul Minier

Paul Minier est doctorant issu d’une formation d’hydrobiologiste (Master Quest de Besançon). Au cours d’expériences professionnelles il s’est spécialisé dans le domaine de l’assainissement à la source.

Titre de la thèse : Impacts sanitaires biologiques et environnementaux des modes de gestion des matières fécales : analyse de la contribution du tout-à-l’égout à l’hygiène et du potentiel de la séparation à la source

Co-encadrants : Konstantinos Chatzis (LATTS), Bruno Tassin et Fabien Esculier (LEESU)

Résumé : La séparation à la source des urines et matières fécales peut permettre de limiter la pollution des différents compartiments de l’environnement (air, sol, eau) et de valoriser les ressources que celles-ci contiennent (sécurité alimentaire, énergie). Les filières de valorisation de l’urine ont déjà été étudiées, notamment dans le programme de recherche OCAPI, mais les intérêts agronomiques et énergétiques des matières fécales ont fait l’objet de peu de recherches. Les matières fécales, à la différence de l’urine, peuvent permettre un amendement des sols, avec un recyclage des nutriments sous forme organique.

Cependant, la valorisation des matières fécales est soumise dans le monde occidental à un verrouillage socio-technique et culturel encore plus fort que les urines. Outre la dépendance historique au sentier du tout-à-l’égout, un des freins à l’utilisation des matières fécales est le risque de transmission de pathogènes.

Cette thèse a pour but d’étudier les impacts sanitaires biologiques et environnementaux des différents modes de gestion des matières fécales, en questionnant l’émergence puis la diffusion du réseau de tout-à-l’égout au regard d’autres modes de gestion.

La transmission de maladies féco-orales sera étudiée dans le cas de grandes villes européennes, avant et après la mise en place du tout-à-l’égout, afin de déterminer la contribution spécifique – positive ou négative – de la toilette à chasse d’eau, du transport par égout et du rejet des pathogènes en rivières, à la diffusion de ces maladies. Cette contribution sera en particulier mise en regard des vecteurs de transmission liés à l’eau de boisson et à l’hygiène des mains.
Un recensement des filières alternatives de gestion des matières fécales sera mené et celles-ci seront analysées au regard de leur risque microbiologique et de la diffusion des micropolluants. Cette analyse doit permettre d’effectuer un bilan comparatif sanitaire biologique et environnemental du tout-à-l’égout au regard des filières de séparation à la source passées et en émergence.

SummaryThe source separation of urine and faeces can limit pollution of various compartments of the environment (air, soil, water) and enhance the resources they contain (food security, energy). Urine recovery channels have already been studied, particularly in the OCAPI research program, but the agronomic and energy interests of faeces have been the subject of little research. Faeces, unlike urine, can provide soil amendment, recycling nutrients in organic form. However, the valuation of feces is subject in the western world to a socio-technical and cultural lock even stronger than urine. In addition to the historical dependence on the sewer path, one of the obstacles to the use of faeces is the risk of pathogens transmission.
The aim of this thesis is to study the biological and environmental health impacts of the different modes of management of faeces, by questioning the emergence and then the diffusion of the sewerage network with regard to other modes of management.

The transmission of faecal-oral diseases will be studied in the case of large European cities, before and after the installation of the sewage system, in order to determine the specific contribution – positive or negative – of the flush toilet. , from transport by sewer and discharge of pathogens into rivers, to the spread of these diseases. This contribution will in particular be compared with the vectors of transmission linked to drinking water and hand hygiene.

An inventory of alternative fecal matter management channels will be carried out and these will be analyzed with regard to their microbiological risk and the spread of micropollutants. This analysis should make it possible to carry out a comparative health, biological and environmental assessment of the sewerage system with regard to past and emerging source separation channels.

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