Animateur : Ludovic Halbert
L’axe EPPUR éclaire les dynamiques urbaines à travers l’analyse des systèmes de production qui conçoivent, fabriquent, financent et entretiennent l’environnement urbain bâti.
Pour cela, la production des infrastructures, équipements, parcs immobiliers et quartiers est considérée comme une activité simultanément économique (allocation de ressources plus ou moins rares) et politique (définition et régulation des formes et usages possibles des espaces urbains). L’analyse porte alors sur les acteurs publics et privés de la production de l’environnement urbain bâti, les ressources et registres de rationalité qu’ils mobilisent, ainsi que les mécanismes de la coordination et de la régulation de leurs interactions. Sensibles aux confrontations et aux conflits, les recherches portent une attention particulière aux systèmes de valeur et aux rapports de pouvoir qui accompagnent les dynamiques de production urbaine.
Les recherches s’attachent à éclairer les logiques économiques et financières à l’œuvre dans la production matérielle des espaces urbanisés et leurs implications sociospatiales et sociopolitiques, notamment les mécanismes de déstabilisation-réinvention du rôle de régulation des pouvoirs publics dans la production urbaine. L’approche proposée s’inscrit dans une perspective d’économie politique que l’on peut caractériser en quatre points :
- cette approche met l’accent sur les acteurs porteurs des logiques économiques et financières, leurs intérêts, leurs stratégies, les relations (y compris les rapports de force) qu’ils instaurent entre eux ;
- elle s’attache, pour révéler ces logiques, à l’étude scrupuleuse des instruments mobilisés par les acteurs : modèles, indicateurs, études de marché, bilans économiques et financiers, contrats (notamment entre acteurs publics et acteurs privés)… ;
- elle est soucieuse de rendre compte de logiques d’acteurs situées, expressions toujours singulières de l’appropriation par ces acteurs, dans un contexte local donné, de contraintes, d’opportunités et d’enjeux à la fois locaux et supra-locaux ; (iv) elle se démarque ainsi délibérément des approches et des explications globalisantes, mais aussi des travaux occultant, par exemple, l’influence des logiques économiques et financières globales dans les jeux d’acteurs locaux
Depuis ces trois dernières années, l’axe contribue à l’animation du groupe de travail « Production Urbaine et Marchés » (POUM) du Labex Futurs Urbains, qui explore les rapports de pouvoir dans la production urbaine et leurs effets. L’axe a prolongé son partenariat de recherche avec des ministères et des administrations publiques et des agences associées comme le PUCA, l’Ademe, ou l’AFD, ou encore la Caisse des Dépôts et Consignations (recherche sur l’investissement public local). Il a organisé des sessions dans les conférences annuelles de l’association américaine des géographes « AAG » ou du réseau thématique RC21 de l’association internationale de sociologie. Les membres de l’axe ont été très actifs dans le cycle de séminaires Internationalizing Cities (2016-2018), et de la Prospective nationale de la recherche urbaine avec le CNRS (2017-2018).