Animateurs : Jonathan Rutherford
L’axe IPMU s’intéresse aux liens entre les villes et leurs systèmes techniques d’eaux, d’énergies, de déchets, de télécommunications ou de transports, s’inscrivant ainsi dans la lignée des travaux menés depuis la création du LATTS (Gabriel Dupuy, Jean-Marc Offner, et al).
Au sein de l’axe, nous analysons : les transformations dans l’organisation et la gestion de ces infrastructures et de ces services ; les tensions, conflits et controverses politiques associés à ces transformations dans les contextes urbains très divers du Nord et du Sud ; et les implications de celles-ci en termes de recherche et de politique urbaine.
Les recherches portent sur les implications sur l’organisation et le fonctionnement des espaces urbanisés de la remise en cause du (tout) réseau comme principe supérieur d’organisation des services urbains (eaux, énergies, déchets) — remise en cause qui s’opère à la fois en pratique, avec le déploiement de « solutions alternatives », et en principe, avec la multiplication de travaux scientifiques soulignant les limites fonctionnelles, financières, sociales et, surtout, environnementales du modèle réticulaire. Les recherches du LATTS viseront à rendre compte des processus à l’œuvre et des manières dont ils recomposent l’urbain, mettant en lumière les relations étroites entre mutations infrastructurelles et mutations urbaines et explorant explicitement l’hypothèse de l’avènement d’une ville « post-réseaux ». Ces travaux visent ainsi à démontrer la permanence, quoique sous des formes renouvelées, des relations entre ville, technique et politique (au sens de politics) et à en tirer toutes les implications tant en termes de questions de recherche qu’en termes de politiques publiques (policies). Un terrain privilégié d’investigation concerne les dispositifs de gouvernance énergétique urbaine et les politiques territoriales de « transition énergétique ».
Depuis ces trois dernières années, l’axe continue de voir sa dynamique portée par des projets ANR. Sur la période, l’ANR VITE!, consacrée aux villes et transitions énergétiques, aura exploré les enjeux, méthodes et amélioration des politiques autour des transitions énergétiques urbaines avec une application à la région Ile-de-France par la voie de modélisations et d’exercices prospectifs incluant des praticiens locaux. C’est un exemple, au sein du LATTS, de démarche d’interdisciplinarité radicale (sciences sociales – sciences de l’ingénierie et de l’environnement). HYBRIDELEC est, de son côté, un projet qui s’intéresse aux rapports entre grands réseaux et solutions off-grid dans les villes des Suds en interrogeant les hybridations électriques à l’œuvre. Enfin, parmi les thèses les plus récentes : Morgan Mouton sur le service électrique et la modernité à Manille aux Philippines ; Zélia Hampikian sur les reconfigurations des réseaux d’énergie face à la promotion et à l’essor de systèmes d’échanges d’énergie entre activités urbaines ; Benoit Boutaud sur le centralisme et la décentralisation dans la régulation du système électrique français.