Biographie
Alexandre Mathieu-Fritz est professeur de sociologie à l’université Gustave Eiffel et chercheur au LATTS. Spécialisé en sociologie du travail et des groupes professionnels, il poursuit des travaux de recherche sur le développement et les usages de la télémédecine et de la télésanté depuis 2009. Ses recherches portent principalement sur les téléconsultations dans diverses spécialités médicales (gériatrie, psychiatrie, neurologie, dermatologie et chirurgie) et sur le dossier médical partagé (DMP).
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Mail : alexandre.mathieu-fritz@univ-mlv.fr
Alexandre Mathieu-Fritz a consacré sa thèse de doctorat à l’analyse de l’évolution et de la dynamique de la profession d’huissier de justice en France depuis les années 1970. Cette recherche a donné lieu à plusieurs publications, notamment sur les représentations sociales de la profession d’huissier de justice, les formes de compétence et les trajectoires socioprofessionnelles et géographiques de ses membres, sur les conditions d’intégration des femmes en son sein, sur les modes de différenciation de l’activité professionnelle en fonction de l’implantation territoriale des structures d’activité, etc. Un ouvrage synthétisant les principaux résultats de son travail de doctorat est paru en avril 2005 aux Presses Universitaires de France, dans la collection « Sciences sociales et société ».
Parallèlement, il a participé à divers travaux collectifs en sociologie urbaine : sur le logement, sur les gardiens-concierges et sur l’œuvre du sociologue Henri Raymond (Jean-Marc Stébé, Alexandre Mathieu-Fritz (coll.), Architecture, urbanistique et société. Idéologies et représentations dans le monde urbain. Hommage à Henri Raymond, 2002).
Alexandre Mathieu-Fritz a réalisé également une recherche sur le métier d’éducateur technique spécialisé qui a donné lieu, en novembre 2004, à un ouvrage avec Thierry Braganti (ouvrage réédité en 2011). Quelques années plus tard, il s’intéressera, dans le cadre d’une recherche collective menée au sein du LATTS, aux activités des juges de proximité. En 2008, il coécrit un ouvrage avec Régine Bercot portant sur la constitution de représentations sociales complexes et ambivalentes associées à divers groupes professionnels de statut élevé : Le prestige des professions et ses failles, Paris, Hermann, coll. Société et pensée.
A partir de la seconde moitié des années 2000, Alexandre Mathieu-Fritz commence à s’intéresser au monde médical et soignant. Il s’investit dans des recherches portant sur la profession de chirurgien, ainsi que sur les activités d’écriture et l’organisation du travail dans les services de réanimation.
Ses projets de recherche actuels ont pour objectif d’analyser sociologiquement la mise en œuvre des technologies médicales contemporaines. Le premier projet porte sur les formes, les développements et les usages de la télémédecine en France et à l’étranger, à savoir la téléconsultation, la télé-expertise, la télé-surveillance et la téléassistance. Il consiste à analyser, aussi bien en phase expérimentale que dans le cadre du fonctionnement « en routine », les effets des usages des dispositifs de télémédecine sur les relations médecins/malade et entre praticiens, sur l’organisation des soins, ainsi que sur les logiques, les pratiques et les savoirs professionnels. Ses travaux les plus récents portent sur les téléconsultations en santé mentale (réalisées par des psychiatres et des psychologues) et sur des dispositifs de télésanté destinés à faciliter la prise en charge quotidienne de maladies chroniques (comme le diabète).
Le second projet est consacré à l’analyse des usages des dossiers médicaux informatisés, à partir du cas du Dossier Médical Partagé (DMP), en s’intéressant d’abord à des expérimentations régionales menées sur le territoire français. L’objectif est de rendre compte des effets de l’utilisation de ces dossiers numériques sur le plan des pratiques professionnelles des acteurs des soins et sur celui de la prise en charge et du suivi des malades, ainsi que sur les relations médecin/malade et entre praticiens, notamment en termes de coordination et de coopération.
Ces deux projets reposent sur des problématiques relativement proches directement inspirées de la sociologie du travail et des groupes professionnels, mais aussi des sociologies de l’innovation, de la santé et des TIC.