Directeur(s) de la thèse : Sylvy Jaglin
L’extension des réseaux d’électricité, d’eau et d’assainissement dans les villes en développement est a priori compliquée par l’absence ou les déficiences de la planification urbaine. Les modalités de viabilisation des quartiers irréguliers à Delhi et Lima sont ici analysées comme des mécanismes sociotechniques révélateurs de dynamiques de fabrique urbaine. En effet, au quotidien, les entreprises installent des poteaux et des tuyaux dans les quartiers non-planifiés. Des innovations techniques, sociales et institutionnelles permettent d’y étendre les réseaux ; l’absence de planification n’est donc pas un obstacle à la viabilisation. Toutefois, ce processus est sous-optimal : la conduite des travaux est désordonnée, l’imprévisibilité limite l’élaboration de stratégies, et les injonctions politiques peuvent être contradictoires. De tels déficits de coordination génèrent des incertitudes qui sont difficiles à surmonter pour les entreprises de services. Il y a néanmoins des pistes prometteuses pour intervenir dans les quartiers non-planifiés : des dispositifs alternatifs de desserte existent qui peuvent être promus ; des données et plans informels satisfont les besoins de connaissances sur la ville et gagneraient à être valorisés ; et le dessin et la préservation de la trame viaire s’avèrent déterminants pour permettre une consolidation urbaine cohérente, progressive et durable. L’analyse de l’extension des réseaux permet d’identifier des instruments clés pour l’action publique dans les villes en développement, et offre ainsi de nouvelles perspectives à la planification urbaine pour aménager la ville existante et préparer stratégiquement l’urbanisation encore à venir.
Thèse soutenue le mercredi 10 septembre 2014
Doctorat en Aménagement de l’espace, Urbanisme
Année d’inscription en thèse : 2010
Ecole doctorale : VTT – Ville, Transports et Territoires