Thèse
“Compensation carbone locale volontaire et neutralité carbone en France” sous la direction d’Olivier Coutard (débutée en octobre 2021).
La compensation carbone locale est un des dispositifs qui doivent permettre d’atteindre la neutralité carbone en France en 2050 (SNBC 2020). Du protocole de Kyoto (1997) à l’Accord de Paris (2015), le marché de la compensation carbone a été essentiellement développé dans une dimension internationale par les pays européens, avec des projets climatiques financés au Nord et mis en œuvre au Sud. Critiquée dans sa forme internationale pour ses limites tant en termes d’efficacité climatique qu’en termes éthiques, la compensation carbone, dans sa forme locale émergente, peut-elle contribuer significativement à la neutralité carbone des Etats ? Cette thèse se propose d’analyser plus particulièrement le cas de la France, qui s’est engagée à atteindre la neutralité carbone en 2050 et qui voit émerger depuis 2013 des dispositifs pour accompagner la mise en œuvre de cette stratégie à l’échelle nationale et locale (Label Bas- Carbone, Climat Local, coopératives carbone de La Rochelle et de Paris Métropole). À partir d’enquêtes de terrain et du recueil et de l’analyse de données quantitatives, ce travail de recherche a pour objectif d’étudier le rôle de ces dispositifs de compensation dans la mise en œuvre des objectifs climatiques nationaux français. Ce travail s’inscrit dans une approche sociotechnique, dans le but d’éclaircir les rouages et les apports de la compensation carbone locale dans ses différentes composantes: intrications entre enjeux techniques et choix politiques, jeux d’acteurs dans la mise en œuvre des dispositifs locaux et flux économiques et métaboliques (énergie, gaz à effet de serre, matériaux, ressources…). Une attention particulière sera accordée à la construction et à l’opérationnalisation du principe d’additionnalité, aux effets éventuels d’incitation ou de désincitation de la compensation sur la réduction endogène des structures compensatrices, et aux cobénéfices environnementaux et socioéconomiques susceptibles d’être engendrés par ces projets.
Local Voluntary Carbon Offsetting is one of the climate devices which have to contribute to carbon neutrality in France. Those carbon emissions exogenous reduction and capture projects are called “voluntary” because they have to go further than laws and regulations. From Kyoto protocol (1997) to Paris agreement (2015) the voluntary carbon offsetting market has been mainly international. Projects were executed in South countries and financed by North companies. Criticized for its inefficiency in its international dimension, does local voluntary carbon offsetting could significantly contribute to States’s carbon neutrality ? The object of this thesis is to examine specifically the France case, who has committed itself to achieving carbon neutrality in 2050, and where the State is involved in developing tools to support this devices at national and local level since 2017. By examining field surveys, interviews and written documents, the aim of this research is to quantify and evaluate the local carbon offestting inputs (or contribution) to the national carbon neutrality. The application of the additionality principle, the incitement and nonincitement phenomenons of “offsetting” upon endogenous reduction of offsetting structures, but also the analysis of environnementals and socioeconomics co-benefits of those projects will clarify the local voluntary carbon offsetting contributions. This instrument, stemming from climate finance, remain multidisciplinary by the varied nature of executed projects (forestry, agriculture, energy), by the diversity of operators concerned (companies, intermediaries, States, public bodies), and by the economics stakes (CO2 price, CO2 value) and administratives matters (labelling, support, verification). Consequently, this thesis needs a sociotechnical and multidisciplinarity approach.