Biographie
Après une formation en études urbaines (Sciences Po), j’ai soutenu une thèse en aménagement et urbanisme à l’Université Paris-Est. J’ai par la suite travaillé à l’Université de Calgary, puis au Lab’URBA.
Mes travaux se situent à l’intersection des études urbaines et des Science and Technology Studies (STS), tout en dialoguant avec le champ de la santé publique. Ils se déclinent en trois axes de recherche principaux :
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Villes, énergie et environnement
- Économie politique de la production urbaine
- Services urbains et données numériques
Mes publications sont accessibles via HAL et Google Scholar.
Thèse de doctorat
La thèse que j’ai développée au LATTS a été soutenue publiquement le 14 septembre 2017.
Composition du jury :
- Yves Boquet, Professeur à l’Université de Bourgogne (président)
- Kathryn Furlong, Professeure à l’Université de Montréal (rapporteur)
- Sylvy Jaglin, Professeure à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée (directrice)
- Loraine Kennedy, Directrice de recherche au CNRS, UMR CEIAS (examinatrice)
- Dominique Lorrain, Directeur de recherche émérite au CNRS, UMR LATTS (examinateur)
- Hélène Reigner, Professeure à l’Université d’Aix-Marseille (examinatrice)
- Éric Verdeil, Professeur à l’IEP de Paris (rapporteur)
Résumé :
La région métropolitaine de Manille connaît, depuis la fin du XXème siècle, un « changement urbain ». Par cette expression, on désigne un ensemble de phénomènes liés entre eux, qui comprend la consolidation de classes moyennes, l’implantation d’entreprises de services et le développement d’une économie orientée vers la consommation – cette dernière étant illustrée de manière frappante par la multiplication des centres commerciaux, des objets urbains structurants dans la région-capitale philippine. Ces éléments se traduisent par une transformation de la morphologie urbaine, mais également par une internationalisation de l’économie et par l’émergence de nouveaux modes de vie.
La thèse propose d’appréhender ce changement urbain dans le Grand Manille au regard du service électrique. Les phénomènes décrits ont en effet des implications majeures sur la question énergétique : accroissement substantiel de la demande d’électricité, exigences plus hautes quant à la fiabilité du service, nouvelles pratiques de planification et de déploiement de l’infrastructure. Mais la relation entre changement urbain et secteur électrique est à double sens, et l’on peut observer des tensions par rapport aux tarifs ou à la qualité du ré- seau, dans la mesure où ces éléments viennent contraindre les transformations économiques et sociales que connaît la capitale philippine.
En mobilisant plusieurs courants de littérature — sur les classes moyennes, sur l’économie politique de la production urbaine, et sur les grands réseaux techniques —, la thèse permet d’interroger les évolutions socio-techniques du service électrique dans le Grand Manille. Pour ce faire, elle mobilise la notion de « modernité », qui permet d’appréhender les normes et représentations émergentes pour la fourniture du service. Partant, la thèse identifie les écarts entre les idéaux de modernité et les pratiques existantes. Ce faisant, elle analyse les tensions générées par ces dés-ajustements, et discute les enjeux d’universalisation du réseau, d’homogénéité de sa desserte, d’évolution de sa forme (grand réseau centralisé ou structure « post-réticulaire ») et d’adaptation aux contraintes environnementales.
Mots-clefs : classes moyennes; politiques énergétiques urbaines; production urbaine; Manille.