Emmanuelle SANTOIRE

Biographie

Les recherches d’Emmnauelle Santoire portent sur une approche géo-légale des enjeux énergétiques contemporains. Géographe de formation, elle se passionne pour l’exploration aussi bien du code de l’énergie, des salons de négociations commerciales internationales, que des vallées hydroélectriques alpines ou des alentours de postes-sources, afin de comprendre l’évolution des spatialités électriques en Europe. En pratiquant une recherche à la croisée de la géographie et du droit, elle souhaite montrer l’utilité des savoirs spatiaux dans le concert d’expertise collective en cours sur la justice énergétique et participer activement à sa réalisation, en alimentant et en aidant le débat public. En droit, elle se spécialise en droit de l’énergie français et européen, ainsi qu’en droit international des investissements.

Elle a été formée à la géographie à l’ENS de Lyon et par ses passages dans plusieurs centres en sciences sociales de l’énergie en Angleterre (Exeter, Oxford, LSE, UCL) et au Canada (Queen’s), qui lui ont donné le goût des explorations interdisciplinaires. Dans la thèse qu’elle a réalisée au sein de l’UMR 5600 EVS (2018-2021), elle a enquêté sur trois objets éclairant le rôle du droit dans la structuration des spatialités énergétiques : le régime concessif français en matière électrique, les accords commerciaux globaux de libéralisation (en étudiant le CETA), et la fabrique du droit européen de l’énergie.

A sa suite, elle a intégré en post-doctorat des équipes de droit dans deux UMR (TREE à Pau puis IODE à Rennes) où elle a participé à plusieurs projets sur la « justice énergétique et le contrat social » et plus récemment sur le réseau de distribution d’électricité comme un commun (Projet JUSCOOP mené par Blanche Lormeteau).

Le projet qu’elle vient développer au LATTS s’intéresse à la manière dont les investissements contemporains dans l’électricité en Europe sont suscités par de nouveaux instruments juridiques. Plus qu’une simple levée de fonds, ces investissements engagent une nouvelle gouvernance du système énergétique entre logiques privées et publiques. Or aujourd’hui, nous n’avons pas de vision d’ensemble de ces investissements, notamment en termes de distribution spatiale. Il n’est ainsi pas possible d’analyser finement des effets de concentration ou au contraire de sous-investissement dans certains territoires. Cette distribution spatiale est pourtant essentielle, car elle est la première garante d’un accès juste à l’électricité. C’est pourquoi elle porte deux axes de travail : d’une part la collecte et le partage de données géoréférencées sur les flux d’investissement, en science ouverte (avec toute une réflexion sur la transparence de ces données) et d’autre part, l’explication fine de ces données en mobilisant un protocole géo-légal.

Elle est également engagée dans plusieurs réseaux et programmes scientifiques tels que le Critical Legal Geography network ou la Plateforme européenne de recherche en droit de l’énergie et du climat où elle dirige un groupe de travail géo-légal sur les régulations énergétiques européennes en partenariat avec la Maison française d’Oxford, et en lien avec l’institut de droit européen et comparé de l’Université d’Oxford.

Elle enseigne cette année quelques heures à l’ENS-PSL, à l’ENS de Lyon et à l’École Polytechnique, en political ecology et géographie sociale de l’énergie.

Les commentaires sont clos.