Organiser l’autonomie au travail : organisation agile et management

Pascal Ughetto organise la séance du séminaire du Grets du mardi 19 janvier 2021 (9h30-12h30, Maison Suger /FMSH, Paris)

La séance sera introduite par Jérôme CIHUELO – (EDF R&D).

Empruntant à des inspirations diverses, les grands groupes ont affirmé dans la dernière décennie un regain d’intérêt pour une réflexion sur les organisations du travail et la place accordée par celles-ci à l’autonomie. Les directions ont redécouvert que ces entreprises sont le lieu d’un fonctionnement dit en silos, de procédures et de process. Elles ont alors estimé urgent de revoir les modes de fonctionnement et leur aspect très vertical. La décennie 2010 a d’abord assisté à l’invitation pressante faite aux acteurs de savoir opérer une « transformation culturelle. » La seconde moitié de la décennie relève davantage des efforts d’opérationnalisation par l’expérimentation de nouveaux dispositifs visant à promouvoir la collaboration, la créativité et la production collective d’idées, la confiance accordée à des équipes pour s’auto-organiser. Elle se traduit par des espaces de travail permettant aux salariés de se sentir autorisés à proposer et à tester des prototypes sans obligation de succès, un recours aux méthodes agiles, voire référence à l’entreprise libérée.

Sur le principe, la question que pose cet appel à promouvoir l’autonomie par de nouvelles formes d’organisation du travail tient aux possibilités pratiques de la concilier avec un fait qui n’a pas de raison de reculer au sein des grands groupes : gérer à l’échelle industrielle nécessite de la coordination, des formes de mise en cohérence, sinon de l’homogénéité. Les standards n’étant probablement pas appelés à céder complètement devant les réalisations autonomes, quelles formules les grands groupes sont-ils susceptibles d’inventer pour intégrer de tels fonctionnements avec leurs contraintes d’ordre industriel ?

Pascal Ughetto, qui avait eu l’occasion de soulever cette question dans son ouvrage Organiser l’autonomie au travail, traitera dans la séance du cas du mode agile. Se fondant sur de premiers résultats de travaux qu’il mène sur ce sujet, il défendra l’intérêt, pour la sociologie des organisations et du travail, de se pencher sur l’agilité, quitte à se demander si les directions des grands groupes ont authentiquement pris la mesure de ce qu’impliqueraient les principes agiles. Potentiellement, la gouvernance des projets, voire l’organisation du pouvoir, sont en jeu. Il s’appuiera sur le cas d’une DSI d’entreprise pour étudier une transformation agile supposée devoir se faire.

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