Rocio Calzado Lopez et Manon Espinasse interviendrons lors du séminaire du laboratoire OCS/AUSser aura lieu le lundi 18 novembre 2024 à 18h00.
Cette séance se déroulera dans la salle des conseils (espace Banham) à l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Est.
La séance s’ouvrira sur l’intervention de Rocio Calzado Lopez : “Si la crise du logement est le point de départ de cette recherche, le contexte alarmant des démolitions des HLM constitue le sujet à interroger. Pour discuter de cette crise et examiner ces démolitions, cette recherche aborde la relation entre les trois dimensions de la politique (politics, policy et polity) et l’architecture, et questionne non pas si l’architecture est politique, mais plutôt comment l’architecture est politique. Quelles sont les ressources matérielles d’un bâtiment pour influencer les processus de gouvernance ? Peut-être que si nous traçons le rôle politique des bâtiments dans la prise de décision derrière une démolition, nous pourrions apprendre quelque chose de nouveau sur le rôle des architectes dans la crise du logement actuelle.
Pour explorer cette idée, je développe la biographie de deux ensembles de logements, l’un à Rome et l’autre à Paris, qui étaient sur le point d’être démolis, mais qui, au lieu de cela, ont fini par entamer un long processus de transformation. “Au-delà de la démolition, le soin de l’architecture” n’est pas une œuvre achevée, mais une recherche en cours, testée à la fois à travers un projet de doctorat en cours au laboratoire LATTS de l’École des Ponts et Chaussées et un film documentaire réalisé par le collectif de films « docar », avec le soutien du Pavillon de l’Arsenal. La séance commencera par la projection de quelques extraits du tournage du documentaire.“
Elle se poursuivra par l’intervention de Manon Espinasse : “L’autoroute est une infrastructure jugée indispensable au fonctionnement de nos sociétés et économies actuelles.
Elle fait, depuis sa genèse, l’objet de série d’actions (réparation, adaptation, régénération, transformation) pour assurer sa permanence. Parce qu’à la fois elle contribue au dépassement des limites planétaires et est exposée aux conséquences de ces dépassements, elle est introduite dans des politiques publiques de « transition écologique ». L’autoroute (en tant que système socio technique) du XXIe siècle est de plus en plus « multi-fonction » : support d’une mobilité plurielle (de l’automobilité vers une mobilité partagée), habitat de biodiversité et puits carbones (dans ses dépendances et lisières), vecteur d’énergie renouvelable (de l’autoroute hôte de réseaux urbains vers l’autoroute productrice d’énergie solaire urbaine). Cette autoroute diversifiée se construit, dans la métropole bordelaise, à partir de celle née à la fin des années 1960. Elle est le résultat de relations d’ajustement et de reconfiguration entre planification de l’autoroute et planification du territoire (et leurs imaginaires) depuis 1967 à l’origine de formes architecturales, urbaines, paysagères et infrastructurelles spécifiques. La communication propose de regarder le premier temps de l’autoroute bordelaise, la genèse de la co-construction autoroute-métropole et d’interroger les « permanences infrastructurelles ».
L’autoroute est dans les années 1960 un projet local et national, outil de la constitution de Bordeaux comme métropole d’équilibre (DATAR) et comme ville millionnaire (Jacques Chaban Delmas). Cette autoroute de la métropolisation est à la fois la voie d’une opération d’aménagement de grande ampleur dans la fabrique de Bordeaux comme métropole (regardée par les plans d’aménagement) et une voie de développement économique (regardée par les photographies aériennes).“