Directrices de thèse : Corinne Delmas et Flora Bajard
La thèse questionne le rôle des universités américaines dans la division entre l’art (fine art) et l’artisanat (folk art), avec une attention particulière portée à la qualification et la professionnalisation des artistes. Cette analyse se fait à partir de l’exemple des céramistes dans l’État de Géorgie (au Sud-Est des États-Unis) et la recherche est basée sur des entretiens semi-directifs avec des potiers et des sculpteurs.
La thèse s’inscrit dans une démarche socio-historique et suggère une dimension comparative avec la mise en évidence des spécificités du champ culturel aux États-Unis.
La thèse s’organise en trois grandes parties.
La première partie retrace l’installation des potiers au dix-neuvième siècle dans une économie rurale, la quasi-disparition de ce type de production utilitaire au vingtième siècle (sous l’effet de l’industrialisation) et le rôle joué par les universités américaines dans la patrimonialisation des « folk potters ».
La deuxième partie est consacrée à l’émergence du « groupe professionnel » des céramistes avec un processus d’institutionnalisation au sein des universités entre les années 1950 et 1980, dans un contexte de croissance exponentielle de l’enseignement supérieur aux États-Unis.
La troisième partie est dédiée à une analyse de la structuration actuelle de cet espace professionnel : avec la baisse des budgets universitaires, l’accession à un statut de professeur de céramique représente un idéal atteint par une minorité seulement de privilégiés. Cette partie s’attache à éclairer la diversité des positions existantes dans cet espace caractérisé à la fois par une grande proximité entre les acteurs et de vives concurrences.
Année d’inscription : 2018
Ecole doctorale : Organisations, Marchés, Institutions (OMI)