Artelia Ville et Transport, un groupe d’ingénierie indépendant et expert technique de l’urbain, et le Laboratoire Techniques Territoires et Société, un laboratoire pluridisciplinaire en sciences sociales spécialiste des enjeux de la ville, des territoires, de l’espace ont mené une mission de recherche et d’innovation visant à explorer les enjeux de la Smart city pour l’ingénierie française, entre le 15 novembre 2016 et le 5 décembre 2018. Diverses séances de travail ont réuni un groupe de réflexion et d’échanges, avec pour objectif de croiser les perspectives autour de 5 thèmes : définitions de la ville intelligente (1), la gouvernance de la ville intelligence (2), les modèles économiques de la ville intelligente (3), une mise en perspective historique : leçons de l’électrification à l’ère du numérique (4), la matérialité de la ville intelligente (5).
Au final, l’exploration de ces cinq thèmes aura permis d’opérer un décentrement du regard par rapport à la question initiale (relative à la mutation de l’ingénierie dans la ville intelligente), avant d’y revenir avec plus d’acuité en conclusion et d’avancer plusieurs pistes. La mission a montré que la ville intelligente interroge la temporalité des projets. En matière d’ingénierie, le cycle de la construction et celui de la maintenance/gestion sont de plus en plus étroitement imbriqués, ce qui entraîne des questionnements pour les groupes d’ingénierie. Dans quelle temporalité s’inscrire ? Un exemple étudié a été celui des données numériques. Que faire des données numériques nécessaires à la conduite des projets : les restituer aux maitres d’ouvrage, les gérer pour son compte sur un temps plus long, jouer un rôle d’agrégateur de données dans le cadre de missions qui s’apparenteraient à des DSP ?
La mission a également montré l’intérêt de dispositifs d’aide à la décision pouvant être mobilisés par l’ingénierie dans un contexte où le numérique génère une certaine incertitude (quant à la finalité des initiatives, quant à leur coût, quant à leurs effets sociaux et environnementaux). Le cas de la scénarisation et celui de la modélisation ont par exemple été étudiés.
Enfin, la mission a permis de mettre en parallèle les difficultés organisationnelles, directement ou indirectement liées au numérique, qui mettent au défi les administrations publiques avec celles qui occupent leurs partenaires.
Mots-clés
Ville, numérique, ingénierie.
Méthode
Entretien avec un panel de collectivités sur l’évolution de la commande publique