Soutenance de thèse de Mariana Reis Santos

Le LATTS a le plaisir d’annoncer que la soutenance de thèse de doctorat de Mariana Reis Santos aura lieu le lundi 15 décembre 2025 à 14h00, dans la salle V404 de l’École nationale des ponts et chaussées (ENPC), sur le campus de la Cité Descartes. Sa thèse en urbanisme et aménagement de l’espace est intitulée :

« Une Région En Mouvement : Imaginaires de la Planification, Justice et Mobilités Vécues dans le Grand Paris depuis les Années 1960 »

Cette recherche a été réalisée au LATTS et au sein de l’École doctorale « Ville, Transports et Territoires », sous la direction de Nathalie Roseau et la co-direction de Massimo Moraglio.

Le jury sera composé de :

  • Greet DE BLOCK, Professeure, University of Antwerp (Examinatrice)
  • Laurent DEVISME, Professeur, École Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes (Rapporteur)
  • Xavier DESJARDINS, Professeur, Sorbonne Université (Rapporteur)
  • Martine DROZDZ, Chercheuse CNRS, Maison Française d’Oxford / CNRS (Examinatrice)
  • Massimo MORAGLIO, Senior Researcher, Technische Universität Berlin (Co-directeur de thèse)
  • Arnaud PASSALACQUA, Professeur, Université Paris-Est Créteil (Examinateur)
  • Nathalie ROSEAU, Professeure, École nationale des ponts et chaussées (Directrice de thèse)

Résumé :
Cette thèse examine l’imbrication entre infrastructures de transport, planification spatiale et imaginaires urbains dans la production de l’espace métropolitain, en se concentrant sur le cas du Grand Paris. Elle soutient que l’infrastructure n’est pas seulement un artefact technique, mais aussi un instrument politique et discursif à travers lequel se négocient pouvoir, territoire et modernité. Les imaginaires de la planification sont ici compris comme des visions collectives et des ordres symboliques dotés d’une force spatiale : ils définissent des frontières, légitiment des actions et influencent les notions de justice et de durabilité. En mobilisant l’analyse du discours, la recherche archivistique et l’observation de terrain, cette étude retrace la manière dont les régimes de planification du Grand Paris ont mobilisé les notions de densité, de compacité et de mobilité pour promouvoir une cohésion socio-spatiale. Des villes nouvelles d’après-guerre au Grand Paris Express (GPE), ces stratégies ont réinterprété l’intégration métropolitaine à travers le modèle de développement orienté autour des transports collectifs (transit-oriented development ; TOD), tout en reproduisant les hiérarchies persistantes entre Paris et les banlieues. Une étude de cas approfondie à Bobigny montre comment les interventions infrastructurelles — extension du métro, réactivation du tramway, nouveaux pôles de transport — matérialisent ces imaginaires tout en générant des tensions territoriales et des formes de développement inégal. Une réflexion comparative sur la région métropolitaine de Rome replace ces dynamiques dans un contexte européen, en soulignant le rôle déterminant des cadres institutionnels et politiques. Ainsi, la justice et la durabilité apparaissent comme des processus contingents, issus de luttes historiquement situées autour du territoire et de la mobilité. En mettant en avant le rôle constitutif des imaginaires urbains dans la pratique spatiale, elle repositionne la planification comme un champ d’interprétation — un espace critique qui révèle à la fois les aspirations et les contradictions des futurs métropolitains contemporains.

Mots-clés : imaginaires de la planification ; développement orienté vers le transport (TOD) ; justice socio-spatiale ; gouvernance métropolitaine; Grand Paris

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