Directeur de thèse : Olivier Coutard
Titre de la thèse : Compensation carbone locale volontaire et neutralité carbone en France
La compensation carbone locale volontaire est un des dispositifs qui doit contribuer à la mise en œuvre la “neutralité carbone” en France. Ces projets de réduction exogène ou de captation des émissions de CO2 sont dits « volontaires » car ils vont au-delà du cadre réglementaire qui s’impose aux acteurs publics et privés. Du protocole de Kyoto (1997) à l’Accord de Paris (2015), le marché de la compensation carbone « volontaire » a été essentiellement international, avec des projets climatiques mis en œuvre au Sud et financés par les pays du Nord. Critiquée pour son inefficacité climatique dans sa dimension internationale, la compensation carbone volontaire locale peut-elle contribuer significativement à la neutralité carbone des États ? Cette thèse se propose d’analyser plus particulièrement le cas de la France, qui s’est engagée à atteindre la neutralité carbone en 2050, et dont l’État s’implique depuis 2017 dans la construction d’outils pour accompagner ces dispositifs à l’échelle nationale et locale (Label Bas-Carbone). À partir d’enquêtes de terrain, d’entretiens et d’analyses de documents écrits, ce travail de recherche a pour objectif de quantifier et d’évaluer les apports de la compensation carbone locale à la neutralité carbone nationale. L’application du principe d’additionnalité, l’étude des phénomènes d’incitation ou de désincitation de la « compensation » sur la réduction endogène des structures compensatrices, mais également l’analyse des co-bénéfices environnementaux et socioéconomiques de ces projets nous permettront d’éclaircir les apports de la compensation carbone locale volontaire. Cet outil, issu de la finance-climat, demeure pluridisciplinaire par la nature diversifiée des projets mis en œuvre (forestiers, agricoles, énergétiques), par la diversité d’acteurs impliqués (entreprises, intermédiaires, État, collectivités), et par les enjeux économiques (prix du CO2, valeur du CO2) et administratifs (labellisation, accompagnement, vérification) qu’il soulève. Cette thèse s’inscrit en conséquence dans une approche sociotechnique et pluridisciplinaire.
Local Voluntary Carbon Offsetting is one of the climate devices which have to contribute to carbon neutrality in France. Those carbon emissions exogenous reduction and capture projects are called “voluntary” because they have to go further than laws and regulations. From Kyoto protocol (1997) to Paris agreement (2015) the voluntary carbon offsetting market has been mainly international. Projects were executed in South countries and financed by North companies. Criticized for its inefficiency in its international dimension, does local voluntary carbon offsetting could significantly contribute to States’s carbon neutrality ? The object of this thesis is to examine specifically the France case, who has committed itself to achieving carbon neutrality in 2050, and where the State is involved in developing tools to support this devices at national and local level since 2017. By examining field surveys, interviews and written documents, the aim of this research is to quantify and evaluate the local carbon offestting inputs (or contribution) to the national carbon neutrality. The application of the additionality principle, the incitement and nonincitement phenomenons of “offsetting” upon endogenous reduction of offsetting structures, but also the analysis of environnementals and socioeconomics co-benefits of those projects will clarify the local voluntary carbon offsetting contributions. This instrument, stemming from climate finance, remain multidisciplinary by the varied nature of executed projects (forestry, agriculture, energy), by the diversity of operators concerned (companies, intermediaries, States, public bodies), and by the economics stakes (CO2 price, CO2 value) and administratives matters (labelling, support, verification). Consequently, this thesis needs a sociotechnical and multidisciplinarity approach.
Année d’inscription : 2021
Ecole doctorale : Ville, Transports et Territoires (VTT)