Le sujet de thèse de Jeanne Fillonneau, est « Passer au flex-office. Acteurs, rationalités, effets dans les conduites de projet entre structures de conseil et entreprises clientes » sous la co-direction de Pascal Ughetto (LATTS) et Sophie Bernard (IRISSO).
Elle a commencé son cursus d’études supérieures en CPGE ENS D1 à Toulouse pour ensuite intégrer la Licence 3 de Sciences Sociales à l’Université Paris Dauphine.
L’ambition de travailler sur le flex-office découle d’un stage réalisé en 2020 au Centre d’Etudes des Mouvements Sociaux à l’EHESS auprès de Vincent-Arnaud Chappe. Lors de ce stage, elle a pu réaliser ses premières recherches sur la transformation des espaces de travail.
Elle a ensuite rejoint le Master de sociologie Politiques d’Entreprises et Responsabilité Sociale à l’Université Paris Dauphine-PSL pour effectuer de la recherche sur le flex-office en lien avec mon objectif professionnel. Durant ce master, elle a réalisé deux mémoires de recherche sur le sujet de la transformation des espaces de travail. En Master 1, elle a étudié une équipe de consultants en aménagement professionnel chargés de déployer le flex-office en entreprise sous la direction de Sarah Abdelnour. En Master 2, elle a travaillé auprès des salariés d’une entreprise récemment passée au flex-office, ce mémoire a été rédigé sous la direction de Sophie Bernard. C’est à partir des résultats produits lors de ces deux enquêtes et pour approfondir de nombreuses pistes de recherche qu’elle a pu penser à son sujet de thèse.
Avec le télétravail les salariés n’ont plus besoin de venir au bureau de manière fixe et régulière, une partie des postes restent inoccupés et le devenir de l’immobilier professionnel peut être repensé. C’est ce que font les entreprises à travers la mise en œuvre du flex-office. Il consiste en une suppression des postes attitrés en offrant moins de bureaux que de salariés pour assurer une rotation dans l’occupation de l’espace. Il vise à remplir un double objectif gestionnaire, d’une part moderniser le management par des modes d’organisation plus souples, et d’autre part répondre au besoin de réduction de la charge immobilière. Son déploiement repose sur un important travail de décision et de négociation impliquant les directions, ces dernières œuvrant de concert avec un secteur d’activités en plein essor, à savoir le conseil en aménagement professionnel. Cet ensemble vient affecter et transformer de manière considérable le travail dans l’entreprise. L’hypothèse guidant la thèse serait alors que les projets en flex-office sont conduits par des acteurs variés aux rationalités multiples, avec d’un côté les négociateurs et décideurs en entreprise partagés entre des intérêts financiers et managériaux, et de l’autre les variétés d’offres en termes de prestation de conseil. Il s’agira alors de se demander si différentes façons de concevoir des projets de flex-office existent, en questionnant qui sont les acteurs et les rapports de pouvoir derrière les figures des directions et des équipes de conseil, pour ensuite étudier la manière dont ces projets laissent une place significative ou non à la prise en compte des réalités de travail et de leur complexité.