La thèse analyse comment la financiarisation de l’immobilier à la lumière des Sociétés Immobilières d’Investissement Cotées (SIIC), d’une part, et le développement durable, d’autre part, renvoient à la construction sociale de nouveaux référentiels. On se demande s’ils sont compatibles ou non l’un avec l’autre et sur quels compromis, sur quelle convergence d’intérêts, leur mise en tension débouche-t-elle ? L’ambition de ce travail est aussi de voir comment ils interagissent dans la fabrication de la ville. L’étude de chacun d’eux n’est pas acquise et une partie du travail de thèse a consisté à préciser ce qui définit leur usage. En effet, nous traitons l’objet de recherche par les sciences de gestion notamment par l’apport des théories sur la création de valeur financière et la gouvernance d’entreprise, et par l’analyse des instruments d’évaluation et de reporting. Le développement durable est davantage considéré ici comme un marché de « normes » garantissant la qualité environnementale de l’immeuble. Nous faisons l’hypothèse que les sociétés foncières sont contraintes par l’action publique en matière de développement durable d’adopter différentes stratégies : l’anticiper, s’y soumettre, la contourner, ou bien alors la réinterpréter. Ainsi le développement durable se penserait également sous forme de nouvelles règles du jeu, de valeurs, de croyances privées. Cette thèse montre que la gestion des risques et l’opportunisme stratégique des entreprises participent d’interactions entre le processus de financiarisation de l’immobilier tertiaire et la mise en œuvre d’actions influencées par la conception d’un développement urbain durable. De nouvelles formes d’intervention, de régulation et de compromis sociaux, se sont faites jour.
Soutenance le mardi 18 novembre 2014
Doctorat en Aménagement de l’espace, Urbanisme
Année d’inscription en thèse : 2009
Ecole doctorale : VTT – Ville, Transports et Territoires