Directeur de la thèse : Gilles Crague
L’action publique pour stimuler le développement économique des territoires vise de plus en plus à favoriser l’innovation et l’économie de la connaissance, perçues toutes deux comme les conditions nécessaires au développement de la compétitivité, à la fois des entreprises et des territoires. Cette thèse porte sur une politique française engagée dans ce référentiel de la compétitivité en 2004 : la politique des pôles de compétitivité. Cette dernière, inscrite au confluent des politiques industrielles et d’aménagement, a pour objectif de stimuler des comportements innovants et collaboratifs entre les milieux de l’économie, de l’enseignement supérieur et de la recherche d’un même territoire à travers la constitution de « pôles de compétitivité ». Nous nous intéressons à un aspect encore peu étudié de ces pôles de compétitivité : leur impact dans la gouvernance territoriale. En effet, nous montrons, à partir d’une analyse comparée entre six études de cas du sud-ouest, que les pôles apparaissent comme des structures d’intermédiation, favorisant certes l’action collaborative entre des acteurs économiques et scientifiques d’un même territoire, mais aussi et surtout entre des acteurs politico-administratifs jusque-là peu habitués à travailler ensemble. En cela, la politique des pôles renouvelle les modes de gestion publique territoriale. Deux aspects sont alors développés au cours de la thèse : d’une part la manière dont l’État conçoit les pôles de compétitivité comme des nouveaux espaces renouvelant les interactions entre les acteurs économiques et politico-administratifs (de différents secteurs et différents niveaux) ; et d’autre part, la manière dont ces pôles émergent et se consolident comme des entités à part entière ayant un fonctionnement propre et un rôle à jouer dans la gouvernance territoriale. Le cas des pôles de compétitivité nous permet ainsi de revenir sur la notion de territoire, qui ne coïncide plus avec la définition d’une circonscription. En mobilisant les travaux de Claude Raffestin, nous considérons les pôles comme des territoires discontinus, organisés en réseau, développant des fonctionnements propre à chacun « dans la recherche de la plus grande autonomie possible compte tenu des ressources du système ».
Mots-clés : action publique, gouvernance territoriale, pôles de compétitivité, territoires,
organisation, intermédiation, autonomie.
Soutenance le mardi 22 novembre 2016
Doctorat : Aménagement de l’espace, Urbanisme
Année d’inscription en thèse : 2011
Ecole doctorale : VTT – Ville, Transports et Territoires
Composition du jury
Alain Bourdin Professeur Émérite, Université Paris-Est Marne la Vallée, Examinateur
Gilles Crague Directeur de recherches, CIRED/École des ponts Paris-Tech Directeur
Christophe Demazière Professeur, Université François Rabelais de Tours Rapporteur
Marie-Pierre Lefeuvre Professeur, Université François Rabelais de Tours Examinatrice
André Torre Directeur de recherches, INRA Rapporteur