Nathalie Montel

Itinéraire

Ingénieur (spécialisé en urbanisme) de formation initiale (1986), j’ai soutenu une thèse d’histoire à l’École des hautes études en sciences sociales (1995) puis obtenu une HDR en histoire à l’université Paris I-Panthéon Sorbonne (2008). J’ai d’abord travaillé au ministère de l’Équipement, en qualité de chargée d’études, au sein de plusieurs services, puis comme secrétaire scientifique de son Comité d’histoire. Depuis 2001, je suis chercheur au Latts et membre du comité de rédaction de la revue Genèses. Sciences sociales et histoire.

J’ai enseigné à l’École nationale des travaux publics de l’État, à l’université de Villetaneuse, à l’École des hautes études en sciences sociales, à l’université de Catane, à l’École nationale des ponts et chaussées et à l’université de Marne-la-Vallée.

Recherches

Mes travaux s’inscrivent dans deux champs de recherche : d’une part l’histoire urbaine et, d’autre part, l’histoire des ingénieurs et des savoirs.

••• Dans le domaine de l’histoire urbaine, mes investigations portent sur les transformations sociales et matérielles de l’espace parisien au XIXe siècle. J’ai revisité l’histoire de l’haussmannisation, en interrogeant les enjeux de l’annexion par la capitale de ses communes suburbaines. À partir des résultats d’enquêtes empiriques menées sur le Grand Paris d’avant 1860, je contribue au développement de recherches collectives qui traitent de la “fabrique ordinaire” de la ville, de la participation des habitants et de la contestation urbaine (enquête publique, mobilisations et plaintes citadines).

Sélection de publications :

••• Un second volet de mes recherches concerne l’histoire des ingénieurs et de leurs savoirs. S’appuyant sur des archives conservées en divers lieux, mes enquêtes interrogent les modalités de production, de circulation et de transmission des savoirs des ingénieurs oeuvrant dans le domaine de l’aménagement du territoire. Après avoir entrepris de cerner ce que les ingénieurs font effectivement, en analysant leurs pratiques sur l’un des plus grands chantiers de travaux publics du XIXe siècle (le creusement du canal de Suez), je développe actuellement un programme de recherche intitulé « Sur les traces de l’État aménageur (XVIIIe-XIXe siècles) ». Se situant dans la perspective du « tournant documentaire » de l’histoire, il vise à saisir les principales caractéristiques et mutations d’une institution administrativo-technique : le monde des Ponts et Chaussées, par une analyse approfondie de divers vestiges parvenus jusqu’à nous. Fondé sur une démarche attentive tout à la fois à la construction des groupes sociaux et à la production sociale et matérielle des savoirs, il est alimenté par une série d’enquêtes particulières. Au centre de chacune, un objet choisi pour sa capacité à éclairer un moment singulier et des facettes particulières de ce monde à la fois révolu et toujours bien présent : une revue, un rapport imprimé, un formulaire, un manuscrit, une collection de dessins, un recueil de textes, une brochure, un livre, un volume d’encyclopédie, une maquette…

Sélection de publications (par ordre chronologique des périodes considérées)

  • «Un écrit technique dans l’histoire : le Mémoire sur la construction et l’entretien des chaussées de Trésaguet (1775) », Genèses. Sciences sociales et histoire, n° 104, sept. 2016, p. 134-155.
  • « Économie marchande et symbolique d’un livre au siècle des Lumières. La diffusion des Œuvres du premier ingénieur Perronet », Histoire, économie & société, 2020, n° 2, p. 23-45.
  • « Les Ponts et Chaussées à l’épreuve d’un projet de Dictionnaire pour l’Encyclopédie méthodique (1782-1832)», in R. Carvais et al. (éd), Édifice et artifice. Histoires constructives, Paris, Picard, 2010, p. 183-190.
  • « La publication des Recueils de Lesage au début du xixe siècle : entre volonté de transmettre des savoirs, quête de reconnaissance et souci de postérité », Quaderns d’Història de l’Enginyeria, 2009, vol. X, p. 33-52.
  • « Formation, savoirs et pratiques de l’ingénieur des Ponts et Chaussées du xixe siècle, à la lumière de son portefeuille », in F. Fleury et al. (éd.), Les temps de la construction. Processus, acteurs, matériaux, Paris, Picard, 2016, p. 285-295.
  • «L’État aménageur dans la France de la Seconde Restauration, au prisme du Rapport sur la navigation intérieure de 1820 », Revue d’histoire moderne & contemporaine, n° 59-1, janvier-mars 2012, p. 34-61
  • Écrire et publier des savoirs au xixe siècle. Une revue en construction : les Annales des ponts et chaussées (1831-1866), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Carnot », 2015, 408p.
  • Vues politiques et pratiques sur les travaux publics de France (éd. critique avec K. Chatzis et A. Picon), Paris, Classiques Garnier, coll. « Histoire des techniques », 2022, 415p.
  • « L’État à la lumière d’un formulaire. La feuille signalétique des agents des ponts et chaussées (1856) », Genèses. Sciences sociales et histoire, n° 113, déc. 2018, p. 144-168.

Sur le percement de l’isthme de Suez :

 

 

 

CV HAL

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