Directeur(s) de la thèse : Antoine Picon, Nathalie Roseau
Depuis le début des années 2010, le terme de « quotidien » remplace celui de « banlieue » dans certains discours politiques pour désigner les gares ferroviaires de proximité en Île-de-France. Contrairement aux « quartiers sensibles » ou aux « agglomérations », cette expression des « gares du quotidien » se présente a priori bien plus comme un nouvel élément de langage dans l’air du temps que comme une catégorie politique ou administrative installée. Néanmoins, celle-ci apparaît dans le débat public à un moment particulier, en creux du projet de Grand Paris Express, comme précipitée par un certain nombre d’acteurs aux stratégies et idéaux a priori convergents, et s’accompagne d’une vague de travaux assez inédite dans les gares de ces réseaux. De plus, le « quotidien » ne saurait renvoyer aux mêmes images ni aux mêmes valeurs que la « banlieue ». En cela, cette substitution ne saurait être fortuite. À partir d’une analyse des représentations véhiculées par différentes formes de récits d’acteurs d’une part, et d’une exploration des gares et des projets dont elles font l’objet dans le territoire de la Seine Aval d’autre part, cette thèse entend dévoiler les ruptures qui autorisent l’émergence des gares du « quotidien » comme nouvelle catégorie du Grand Paris, les significations qui la traversent, et les transformations auxquelles elle engage. Son ambition est ainsi de discuter plus largement les fonctions imaginaires de la catégorisation dans la fabrique des espaces urbains. Ce faisant, ce travail propose une relecture de l’histoire contemporaine de l’aménagement francilien à travers la lentille du « quotidien », et révèle sous cet angle certains basculements dans le rapport des acteurs du transport et de l’urbanisme à la « banlieue » et à ses habitants, mais aussi dans les segmentations professionnelles et les rapports de force en présence.
Soutenance le lundi 12 mars 2018
Thèse en Aménagement de l’espace, Urbanisme
Mots-clefs : gares, métropoles, imaginaire, innovation
Ecole doctorale : VTT – Ville, Transports et Territoires
Composition du jury :
Xavier Desjardins, Professeur des universités, Université Paris-Sorbonne
Jacques Peynot, Directeur des Gares d’Île-de-France, SNCF (invité)
Antoine Picon, Directeur de recherche, École Nationale des Ponts et Chaussées (directeur)
Paola Pucci, Professeure, Politecnico di Milano (rapporteure)
Olivier Ratouis, Professeur des universités, Université de Paris-Nanterre (rapporteur)
Nathalie Roseau, Professeure associée, École Nationale des Ponts et Chaussées (co-encadrante)