Depuis une vingtaine d’années, des groupes d’intérêt représentant les entreprises privées (re)structurent leur action collective dans les métropoles de Paris et Londres. Ces groupes sont les Chambres de Commerce régionales (CCI Paris Ile-‐de-‐France, LCCI), les syndicats patronaux régionaux (Medef, CBI) et des groupes récemment constitués (Paris Ile de France Capitale Economique et London First). Jadis tournés –à l’échelle locale-‐ vers des préoccupations internes et organisationnelles, ces groupes sont désormais publicisés, se montrent revendicatifs et portent un discours à une échelle de référence inédite : l’échelle régionale-‐métropolitaine.
Notre travail s’est construit au croisement de deux axes de questionnement.
D’une part, la recherche portant sur l’action collective des entreprises est traversée par un débat qui met en doute l’idée selon laquelle l’action collective des intérêts économiques généralistes est nécessairement politisée. Certains auteurs montrent en effet leur incapacité à construire durablement une action collective d’influence ; cet intérêt étant « naturellement » traversé par des logiques d’action collective d’adhésion (Olson 1971).
D’autre part l’échelle de référence de cette action collective – la région métropole -‐ pose problème dans la mesure où son assise gouvernementale et institutionnelle est floue (région Ile-‐de-‐France, métropole du Grand Paris ?) ou relativement récente et au pouvoir faible (Londres et la GLA) (Jouve et Lefèvre 2004).
Ainsi, notre recherche tente de répondre à la problématique suivante : La (re)structuration de l’action collective de groupes d’intérêt économique à Londres et à Paris Ile-‐de-‐France vise-‐t-‐elle l’influence de son environnement politique ? Si oui, comment expliquer le choix de la métropole comme échelle spatiale de cette restructuration ?
En retraçant l’histoire de l’action collective de ces groupes (partie 1), en étudiant leurs logiques de fonctionnement interne et externe (partie 2) et en montrant qu’ils représentent les intérêts spécifiques des entreprises ordonnatrices de la globalisation (partie 3), nous affirmons que ces groupes développent une véritable stratégie d’influence.
Notamment via l’exemple des transports, nous montrons certes que la métropole constitue une des échelles de leur espace de dépendance (Cox 1998), mais aussi que ce dernier est multi-‐scalaire. Dès lors, la métropole apparaît davantage comme leur nouvel espace d’engagement (Cox 1998). Cet intérêt économique spécifique trouve ici le moyen d’effectuer la synthèse scalaire de l’ensemble de ses échelles de dépendance: du local, au global.
Soutenance le mercredi 2 juillet 2014
Doctorat : Aménagement de l’espace, Urbanisme
Etudes de cas : Ile de France, Grand Londres
Année d’inscription en thèse : 2008
Ecole doctorale : VTT – Ville, Transports et Territoires