Directeur(s) de la thèse : Christian Lefèvre, Ludovic Halbert
Les métropoles indiennes connaissent des transformations spatiales de grande envergure, marquées notamment par la multiplication d’opérations immobilières destinées aux firmes transnationales et aux classes moyennes supérieures. Notre thèse s’intéresse aux sociétés de promotion qui initient et coordonnent ce type d’opérations. En étudiant deux régions urbaines du sud de l’Inde (Bangalore et Chennai), nous cherchons à comprendre par quels processus certaines de ces entreprises renforcent leur place dans la fabrication matérielle, symbolique et politique des espaces urbains.
Nous soulignons tout d’abord combien le rôle de l’Etat central est déterminant en raison de ses politiques de financement du logement (essor du crédit aux ménages), de la libéralisation graduelle du foncier, puis de l’ouverture du secteur de la construction aux capitaux provenant des marchés financiers. La thèse montre ensuite comment, au milieu des années 2000, l’explosion des investissements, notamment étrangers, a alors profité à un nombre limité de promoteurs immobiliers. Ces derniers ont tiré parti de ce contexte d’abondance de capitaux. Armés de ressources cognitives, sociales et politiques qui leur permettent de naviguer dans « l’urbanisme informel » indien, ils ont pris en charge des risques que refusaient les gestionnaires d’actifs, encore peu familiers des acteurs locaux, de leurs pratiques et des géographies des marchés immobiliers. Si le recours aux marchés financiers a engendré des transformations organisationnelles et précipité un processus de professionnalisation, leur rôle clé dans l’ancrage des investissements a assuré à ces sociétés de promotion une relative autonomie. D’une part, fortes des capitaux obtenus, elles ont accéléré leur croissance en industrialisant leurs opérations et en étendant leurs marchés aux villes sud-indiennes. D’autre part, ces grands promoteurs ont pu élaborer et diffuser des modèles portant tant sur des formes souhaitées d’urbanisation que sur les politiques nationales et locales en matière de développement urbain.
Doctorat en Aménagement de l’espace, Urbanisme
Année d’inscription en thèse : 2010
Ecole doctorale : VTT – Ville, Transports et Territoires
Soutenance le vendredi 9 décembre 2016
Composition du Jury
Armelle Choplin, Maître de Conférences, Université Paris-Est Marne-la-Vallée
Eric Denis, Directeur de Recherche, CNRS, UMR Géographie-cités (rapporteur)
Ludovic Halbert, Chargé de Recherche, CNRS, UMR LATTS (co-encadrant)
Loraine Kennedy, Directeur de Recherche, CNRS, UMR CEIAS
Christian Lefèvre, Professeur, Université Paris-Est Marne-la-Vallée (directeur)
Renaud Le Goix, Professeur, Université Paris Diderot (rapporteur)