Habitat à performance énergétique, évolution des métiers et besoins en compétences dans les organismes HLM

Les organismes du logement social font l’expérience depuis plusieurs années maintenant – souvent quatre ou cinq ans – de programmes neufs et de réhabilitations dont la conception a visé, par le bâti et les installations, une performance énergétique renforcée. Ils sont en mesure de faire des bilans, des conclusions d’étape, de formuler des enseignements de ce que représentent la réception et le fonctionnement des nouveaux logements et de leurs équipements, ainsi que la maîtrise de l’énergie dans un cadre, non pas théorique, mais constitué par les réalités techniques et les comportements et usages des habitants. Qu’en est-il cependant des effets, des conséquences, des implications pour les personnels d’organismes dans l’exercice de leurs métiers ? Quelle est l’évolution de leurs métiers, quels sont les éventuels besoins de compétences ? Faut-il y répondre par de la formation ? Ce sont les questions qui ont inspiré une étude menée pour le compte de l’Union sociale pour l’habitat par Pascal Ughetto, avec les étudiants du master Compétences et organisations de l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée et le cabinet Habitat et Territoires Conseil, et à partir de deux organismes HLM franciliens comme terrains d’étude.
Les bâtiments basse consommation (BBC) représentent un habitat qui se veut performant au plan énergétique et qui se conforme aux normes réglementaires les plus récentes. Dans les organismes étudiés, des apprentissages importants sont en cours de consolidation et l’étude portait sur ce qu’ils impliquent pour le travail des personnels d’organismes, les métiers, les représentations et pratiques professionnelles et d’éventuels besoins de montée en compétence. A ce stade, les effets se sont surtout manifestés sur l’effort qu’ont dû fournir les personnels de maintenance pour faire face aux déconvenues techniques qui tirent une grande part de leur origine de défauts de coordination sur toute la chaîne d’acteurs comprenant en particulier les fabricants, les entreprises de travaux et celles de maintenance. Placer des responsabilités sur les différents acteurs, améliorer les coordinations, mais aussi favoriser les retours d’expérience et leur exploitation, en mobilisant aussi bien les responsables de programme que les personnels de proximité, font partie des enjeux les plus cruciaux pour les organismes. Les personnels paraissent davantage avoir besoin de réponses sur ces registres qu’ils ne semblent exposés à un bouleversement de leurs repères professionnels. Plus que d’un déficit de formations, le secteur fait donc surtout face à un enjeu de qualité de l’organisation et du management pour animer l’apprentissage collectif que doivent assumer les bailleurs sociaux. S’il est des acteurs dont il faudra réussir le recrutement et la promotion à l’avenir et qu’il faudra accompagner pour qu’ils se manifestent comme d’efficaces organisateurs de l’apprentissage collectif, ce sont bien les membres de l’encadrement.

Le rapport est disponible  ici sous la forme d’un Cahier de l’USH

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