Directeurs de thèse : Alexandre Mathieu-Fritz et Stève Bernardin
Risques environnementaux, risques terroristes, risques sanitaires, risques identitaires, risques alimentaires, risques scolaires… la liste des risques face auxquels nous sommes invités à nous positionner semble s’allonger un peu plus chaque jour. Certains sociologues y voient l’avènement d’une véritable « société du risque », mettant à mal tous les grands principes de redistribution des richesses hérités des siècles passés. Le processus aurait été engagé en France à la fin du XIXe siècle à partir du cas des accidents du travail, progressivement pris en charge par des lois autorisant l’indemnisation de nombreux ouvriers en échange de l’instauration d’une obligation d’assurance pour tous. Depuis lors, la prise en charge et la prévention des risques par l’assurance sont manifestement devenues omniprésentes, voire incontournables dans la vie quotidienne de tous les individus, dès lors qu’ils veulent se déplacer ou se loger par exemple. Notre projet de thèse vise à comprendre comment s’incarne et se prolonge cette évolution de nos jours, alors que des outils numériques, donnant lieu à de nouvelles modélisations, pourraient amener à revoir la définition des risques nous environnant. Plus spécifiquement, nous proposons d’étudier les caractéristiques d’un groupe social particulier, celui des « actuaires », ces statisticiens spécialisés dans le travail assurantiel, dont les pratiques ont pour objectif l’évaluation et la définition des risques auxquels est soumise une population donnée.
Année d’inscription : 2023
Ecole Doctorale : Organisations, Marchés, Institutions (OMI)