A la fin de l’apartheid, en 1994, un espoir de renouveau politique, économique et social émerge en Afrique du Sud. Parmi les préoccupations du nouveau gouvernement ANC : gommer les inégalités et généraliser l’accès aux services de base. La réalisation du droit à l’eau, tel que reconnu par la nouvelle Constitution, devient ainsi l’une des priorités. La municipalité de Johannesburg, engagée dès la fin des années 1990 dans un processus de renouvellement de sa politique de l’eau, lance en 2003 le projet Gcin’amanzi (OGA) dans son plus important township : Soweto. Dès ses prémices, il est l’objet de nombreuses controverses et donne lieu, en 2006, à un procès :
« l’affaire Mazibuko ». Sous l’impulsion d’organisations militantes et avec le soutien d’une organisation de défense des droits humains et d’un avocat constitutionnel renommé, cinq résidents de Soweto attaquent deux aspects du projet OGA : l’installation de compteurs à prépaiement, et la politique de l’eau gratuite, dont le volume est jugé insuffisant.
Cette thèse se propose de retracer l’histoire de cette « affaire » et d’étudier les répercussions de l’usage militant du droit, par un groupe de citadins défavorisés, sur la politique municipale de l’eau. Au-delà, ce travail étudie les effets potentiels du droit à l’eau, et permet d’appréhender de l’effectivité de la justiciabilité du droit à l’eau comme, plus généralement, des droits sociaux.
Thèse soutenue le 04 juin 2012
Prix de thèse 2013 de l’Ecole des Ponts ParisTech
Mots clés : droit à l’eau, droits sociaux, usages militants du droit, politique de l’eau, Afrique du sud,
Ecole doctorale : Ville Transports et Territoires